Repères biographiques

  • Le 5 janvier 1907 (23 décembre dans l’ancien calendrier), naissance à Saint-Pétersbourg, sous le nom de Georges. Son père est un industriel luthérien d’origine suédoise, Ivan Fëdorovitch Kroug, et sa mère une pianiste russe originaire de Mourom, Paraskeva Souzdalcev.
  • 1921. Chassée par la révolution et la famine, la famille obtient la nationalité estonienne et quitte l’URSS pour Narva. Georges Ivanovitch étudie au lycée russe, peint à l’aquarelle et compose des poèmes.
  • 1926. Rencontre avec un prêtre orthodoxe, le père Lev Liperovsky, à un congrès de l’ACER réuni au monastère de Petchory, puis, sous son influence, conversion à l’Orthodoxie. Il a alors 19 ans. Inscription à l’Ecole des Arts Décoratifs de Reval, dans l’atelier d’art graphique. Etude passionnée du piano.
  • 1928. Obtention du diplôme de l’Ecole des Art Décoratifs et exposition de gravures et d’eaux-fortes. Quelques unes sont achetées par le Musée. Grand succès pour un concert de Bach dans la principale salle de concert de la ville.
  • 1931. Installation à Paris, en compagnie de sa mère et de sa sœur. Le père circule entre la France, l’Allemagne et l’Estonie. Le but du voyage en France est l’inscription de Georges Ivanovitch à l’académie de peinture fondée par Tatiana Lvovna Tolstoï. Rencontre avec Léonide Alexandrovitch Ouspensky.
  • 1932. Georges et Léonide commencent à peindre des icônes sans pour autant abandonner l’art profane. Ils apprennent la technique de la tempéra à l’oeuf avec Pëtr Alexandrovitch Fëdorov. Conversion de Léonide Ouspensky à l’Orthodoxie. Adhésion à la Confrérie Saint Photius, fondée par Vladimir Lossky, qui est à l’origine de la Communauté des Trois Saints Hiérarques et de l’actuelle juridiction de l’Eglise Orthodoxe Russe à Paris.
  • 1933. A la demande du recteur d’alors, l’archimandrite Athanase (Netchaev), les deux jeunes hommes peignent l’iconostase et les icônes de l’église des Trois Saints Hiérarques.
  • 1935. Fondation de la paroisse de la Sainte Trinité à Vanves par l’archimandrite Stéphane (Svetozarov), dont la mère de Georges devient paroissienne. Rencontre avec Kyrill Gueorguevitch Chevitch, le futur archimandrite Serge.
  • 1936. Exposition de quelques oeuvres de Georges Ivanovitch Kroug au Salon d’Automne.
  • 1939. Déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.
  • 1940. Entrée des troupes allemandes en Estonie.
  • 1941. En novembre, tonsure monastique le Kyrill Gueorguevitch Chevitch sous le nom de Serge, par l’archimandrite Stéphane.
  • 1942. Mort d’Ivan Fëdorovitch Kroug à Berlin. Le 6 novembre, Georges Ivanovitch est interné, avec son assentiment, à l’hôpital psychiatrique de Sainte Anne.
  • 1er juillet 1943, Georges Ivanovitch sort de l’hopital psychiatrique et s’installe avec sa soeur, Olga Ivanovna et leur mère. Le père Serge devient le père spirituel de Georges Ivanovitch.
  • 1944. Mort de sa mère Paraskeva.
  • 1945. Le hiéromoine Serge (Chevitch) remplace le père Stéphane à la tête de la paroisse de Vanves et reçoit Georges Ivanovitch comme novice en Octobre. Il le consacre exclusivement à la lecture et au chant des offices ainsi qu’à la peinture des icônes. Le novice fréquente épisodiquement l’atelier fondé par Léonide Ouspensky, alors installé rue d’Alleray.
  • 1948. Le jour du Triomphe de l’Orthodoxie, Rétablissement des saintes Icônes après l’hérésie iconoclaste et premier dimanche du Grand Carême, à 41 ans, Georges Ivanovitch reçoit l’habit monastique, sous le nom de Grégoire, peintre d’icône de la Laure des Grottes de Kiev, au 11ième siècle. Père Serge et père Grégoire vivent alors pendant la semaine au Skite du Saint Esprit, dans la Vallée de Chevreuse, et reviennent à Vanves pour célébrer la solennité dominicale.
  • 1960. Premier accident de santé du père Grégoire. Il a alors 53 ans. Les années qui suivent sont marquées par de nombreuses et très douloureuses maladies.
  • 1964. La santé du père Serge s’étant affaiblie également, il ne réside plus au Skite mais à Vanves, où il ne revient qu’une fois par semaine célébrer la liturgie. C’est le père Barsanuphe (Ferrier), devenu moine du Skite, qui désormais prend soin du père Grégoire.
  • 1967. L’état du père Grégoire s’aggrave. « Maladies artérielles diffuses, polynévrite, arthrite, diabète sucré, dyschromatopsie… », selon son médecin traitant, le docteur Thomas Efthymiou. Il parvient cependant à faire un voyage à Rome où l’invitent de grands admirateurs de son œuvre, les pères Jésuites du Collège Russe Pontifical.
  • 1968. Le père Grégoire ne peut déjà presque plus marcher, mais peint couché sur son lit. A la suite d’une attaque, il est hospitalisé. On lui trouve les suites d’un infarctus, une angine de poitrine…
  • 1969. L’état général du père Grégoire empire. Il ne quitte plus le Skite. Le père Serge passe la semaine auprès de lui. Il lui fait la lecture et ils célèbrent ensemble les offices.
  • Le 12 juin 1969, à l’âge de 62 ans, après avoir, la veille, chanté la liturgie et reçu la sainte communion, il remet paisiblement son âme à Dieu au cours d’un entretien. Il y avait 21 ans qu’il avait prononcé ses vœux monastiques et s’était installé au Skite. Son cercueil restera dans l’église durant 20 jours, attendant l’autorisation d’inhumer sur place qui sera accordée. Il repose jusqu’à présent derrière le chevet de l’église du Saint Esprit où sa tombe peut être vénérée.