Lettre du starets Saint Silouane à Cyrille G. Chevitch
Traduction du hiéromoine Jean
Réjouis-toi, serviteur du Seigneur Cyrille!
Le Seigneur nous aime, nous qui sommes pécheurs; il nous appelle à Lui: « Venez à moi, vous tous qui êtes chargés, et je vous donnerai le repos »; et encore: « Je vais vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » ces paroles sont miséricordieuses, pleines de joie et d’amour. Donne-nous, Seigneur, l’amour du Seigneur, et à tout Ton peuple sur la terre, de comprendre par le Saint-Esprit l’amour du Seigneur. Seigneur, ramène nos âmes à Toi et guéris-les par le Saint -Esprit pour que nous comprenions comme Tu nous aimes, comme Tu Te réjouis de Ton peuple quand il fait pénitence. Tu sais, Seigneur, que les hommes qui travaillent pour Toi sont semblables à Toi; mais celui qui pèche et ne se repent pas est semblable à l’Ennemi.
Je me réjouis de savoir que le Seigneur vous a donné le repentir et de combattre contre vous-même. Cette lutte est difficile jusqu’à ce que l’âme ait appris l’humilité et à vivre selon la volonté du Seigneur, mais lorsque l’âme aura appris à vitre selon la volonté de Dieu, elle trouvera le repos en Lui, et dans l’humilité et l’amour elle s’attachera à Lui. Comme on dit: va plus vite! car tu t’attacheras à Lui. Je ne veux pas me détacher de Lui, Il m’est aimable, Il réjouit mon âme, et ainsi chaque homme, s’il comprend par le Saint-Esprit combien le Seigneur nous aime, oubliera, à cause de l’amour de Dieu, tout ce qui est terrestre. Si les peuples connaissaient l’amour de Dieu, ils jetteraient les sciences et s’occuperaient d’une seule pensée: comment apprendre l’humilité du Christ et avec Lui et en Lui.
Ô priez pour moi tous les peuples qui connaissez la douceur du Saint-Esprit et l’amour du Seigneur. je suis malade d’âme et de corps et mon esprit s’élance vers Lui, Dieu, sans se rassasier, jour et nuit; mais je n’ai pas trouvé ce que je désire, mon âme n’a pas encore trouvé l’humilité du Christ dont parle le Seigneur: « Apprenez de moi que Je suis doux et humble.» Quand l’âme est humble, elle n’a pas alors de mauvaises pensées, mais l’Esprit de Dieu la réjouit et la dirige pour qu’elle vive selon les commandements du Seigneur.
Je vous écris; mon âme vous a beaucoup aimé. Vous êtes mon frère en Christ que le Seigneur a aimé à cause du repentir. Dites le plus possible aux gens: « Faites pénitence! »
Moine du grand habit Silouane
Sainte montagne de l’Athos
[22 ou 23 septembre 1938]