Archimandrite Stéphane (Svetozarov)

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Dans le monde Léonide Michaïlovitch Svetozarov, le père Stéphane naquit en 1890 en Russie dans le gouvernement de Tambov. Son père appartenait au clergé. Ayant terminé la faculté de mathématique et de physique à l’université de Saint-Pétersbourg, il émigra en Tchécoslovaquie en 1921, où il enseigna dans un gymnase de Moravie. Il déménagea en France en 1927 et suivit les cours de l’Institut de Théologie Saint Serge dont il obtint le diplôme en 1930. Appartenant à la juridiction du métropolite Euloge (Gueorguievsky), il fut tonsuré moine par lui le 28 mars 1930 et reçut deux jours plus tard l’ordination diaconale. Le 2 octobre de la même année, il fut ordonné prêtre par l’évêque Serge (Korolev) à Prague, où il eut la charge de seconder le recteur de la paroisse Saint Nicolas du 24 octobre 1930 au 9 mars 1931.

Il quitta le métropolite Euloge en 1931 en même temps que l’évêque Benjamin (Fedtchenkov) et choisit comme lui la juridiction du Patriarcat de Moscou. Il revint à Paris aider monseigneur Benjamin à la paroisse des Trois Saints Hiérarques nouvellement fondée où il célébra jusqu’en 1936. Higoumène en 1937, il fut le recteur de la paroisse de la Sainte Trinité à Vanves jusqu’en 1945. Durant cette période, après la mort de l’archimandrite Athanase (Netchaev) en octobre 1943, il lui succéda comme Doyen des paroisses du Patriarcat de Moscou en France. A la libération, devenu archimandrite le 8 août 1945, il dût remplacer l’archimandrite Séraphin (Rodionov) devenu tuberculeux pendant l’occupation, comme recteur de la paroisse des Trois Saints Hiérarques. Le métropolite Euloge ayant réintégré la juridiction du Patriarcat de Moscou en 1945, il confirma le père Stéphane dans ses fonctions de Doyen.

Après la mort du métropolite Euloge (Gueorguievsky) en août 1946, à cause des contacts rétablis avec Moscou et, dans la diaspora, d’une embellie des relations avec l’Union Soviétique, les paroisses de l’archevêché de la rue Daru décidèrent de retourner sous l’homophore du Patriarche de Constantinople. Pour des raisons identiques, le père Stéphane décida au contraire, comme alors beaucoup d’autres, de retourner en Russie, ce qu’il fit en septembre 1947.

A son arrivée en Russie, il fut assigné à résidence à la Laure de la Trinité Saint Serge, fermée en 1920 et ré-ouverte en 1943 par Staline. La Laure était devenue une sorte de filiale de l’Intourist, une devanture de liberté religieuse, que l’on montrait aux visiteurs étrangers. Quelques moines triés sur le volet y menaient la vie monastique autour des reliques de saint Serge restituées au monastère en 1946. Le père Stéphane y vécut pendant 12 ans, jusqu’en 1959, après quoi il fut nommé responsable du monastère du Saint Esprit à Vilnius en Lituanie où il mourut le 7 mai 1969.

Entre 1963 et 1965, un français venu en visite à Vilnius rapporte qu’il avait rencontré le père Stéphane interné en hôpital psychiatrique et qu’il avait perdu la raison. Etait-il atteint d’une dégénérescence du cerveau ou bien, plus vraisemblablement, avait-il montré trop d’initiative pastorale et les autorités lui avaient-elles appliqué une thérapie psychologique appropriée ?

Il est enterré au cimetière orthodoxe de sainte Euphrosyne, dans le carré réservé aux Responsables du monastère du Saint Esprit.